YAMAS : Ces qualites que developpent les yogis

© photo prise par Prasanth Inturi

Quand on choisit de pratiquer le yoga, en conscience, on découvre petit à petit la profondeur de ses enseignements. Le yoga ne se résume pas à accomplir des postures extraordinaires pour impressionner la galerie, bien au contraire, ce serait grandement se fourvoyer sur la voie du yoga que d’agir ainsi. 

Le yoga est un état d’union du corps, de l’esprit et de l’âme, un ancrage conscient dans le présent, une reconnexion à notre nature profonde spirituelle. Le yogi qui emprunte ce chemin se transforme au cours de son apprentissage. Il évolue vers une vie beaucoup plus alignée.

Il y a tant à apprendre de cette pratique que cela pourrait nous occuper toute la vie. Alors commençons par découvrir les Yamas qui constituent la première branche du Raja Yoga, appelé aussi Ashtanga Yoga (littéralement le yoga des huit branches que je vous détaillerai dans un autre article).

Le terme yama peut se traduire du sanskrit par « ce que l’on porte en soi ». Les yamas sont des qualités morales que le yogi développe au cours de son chemin d’éveil. On en compte cinq principales développées par Patanjali dans les Yogasutra. 

1. Ahimsa

Ahimsa se traduit par la non-violence envers soi-même et envers les autres.

La non-violence envers soi-même est la base de ce Yama, bien que nous ne sommes pas habitués à la pratiquer.

Nous sommes tellement formatés à ne pas écouter notre corps, nos ressentis, à nous juger de faible et d’incapable si nous n’arrivons pas à accomplir quelque chose.

Pratiquer Ahimsa, c’est pratiquer la non-violence envers nous-même.

C’est se donner un espace d’écoute, d’accueil, de soutien et d’amour.

Imaginez qu’un ami vienne vous voir, complètement dévasté. Comment réagiriez-vous à son égard ? Assurément, vous allez l’accueillir et le consoler avec beaucoup d’amour et de bienveillance.

Pourquoi est-ce aussi difficile de s’accorder cette même attention à soi-même ?

Il est temps de devenir notre propre pom-pom girl ! 

En mettant de la conscience sur ces comportements, il devient possible petit à petit de pratiquer Ahimsa envers soi et envers tous les êtres vivants (ceci impliquant aussi le moustique qui tourne autour de notre oreille au moment d’aller dormir). 

© Serkan Göktay

2. Satya

Satya peut se traduire comme la vérité, l’honnêteté.

Elle représente l’honnêteté envers soi-même et les autres, le fait de ne pas mentir.

Êtes-vous sincère avec vous-même ou vous racontez vous des histoires ?

Il est si facile de se mentir.

L’égo fera tout pour vous garder dans la prison du mental. Pratiquer Satya, c’est se regarder avec le plus d’honnêteté possible, lever les masques. 

3. Asteya

Asteya signifie « ne pas voler ». Ce terme renvoie aussi à une forme d’honnêteté et d’intégrité.

Au sens large, cela consiste à ne pas prendre quelque chose sans un juste échange.

A titre d’exemple, passer son temps sur son téléphone à scroller les réseaux sociaux pendant ses heures de travail peut être considéré comme un manque d’intégrité.

4. Brahmacharya

Brahmacharya se définit comme la modération et le contrôle de ses désirs.

Ici, on recherche une forme de détachement du plaisir c’est-à-dire de la satisfaction instantanée des sens.

Pour les maîtres yogi qui consacrent leur vie à la pratique, cela passe par l’abstinence sexuelle.

Trouver la voie du milieu, dans un équilibre entre plaisir et contrôle des désirs pour ne pas en devenir leur esclave, peut être un bon moyen de pratiquer Brahmacharya. 

5. Aparigraha

Aparigraha est le principe de non-collecte, en somme le rejet du matérialisme.

A l’heure du consumérisme, pratiquer aparigraha vient complètement à l’encontre de tout ce que notre société nous pousse à faire.

Et pourtant, les consciences s’éveillent peu à peu, l’humain s’aperçoit qu’il ne peut pas continuer à accumuler les biens matériels au mépris de toutes les lois de la nature auxquelles il appartient, même s’il agit comme comme s’il pouvait s’en soustraire. 

Aparigraha, c’est un peu le slogan « less is more ».

Cette qualité nous invite à pratiquer le minimalisme, à acquérir que ce dont nous avons actuellement besoin (et non envie).

Avant un achat, vous pouvez vous posez ces questions :  
– Est-ce que j’ai vraiment besoin de ce … ? 
– Est-ce que je peux gérer sans l’obtenir ? 


Pratiquer les Yamas au quotidien, c’est pratiquer le yoga dans la vie de tous les jours.

Ces qualités de vie sont à adapter à vous et votre mode de vie comme vous le feriez avec la pratique posturale.

Ne vous culpabilisez pas si vous avez l’impression de tout faire à l’envers, cela irait à l’encontre du principe de non-violence avec vous-même.

Voyez ça plutôt comme un chemin, chaque jour est une opportunité de faire quelques pas en plus vers une vie plus harmonieuse et plus consciente.

En lisant ces mots, vous êtes déjà en chemin. 

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